4 juillet 2018

Les Snowbirds survolent Montréal et offrent une rencontre privilégiée au Regroupement Relève Aéro Montréal

Le 26 juin dernier, le Regroupement Relève Aéro Montréal (RRAM) a eu la chance unique de rencontrer les Snowbirds des Forces Canadiennes (FC) quelques jours avant leur démonstration aérienne au-dessus du Vieux Port de Montréal.

Constitué de jeunes ambassadeurs représentant des institutions scolaires, le RRAM a pour but de resserrer les liens entre les jeunes (étudiants, diplômés et professionnels) et l’industrie aérospatiale. Lors de cette rencontre privilégiée à la base St-Hubert, les jeunes du RRAM étaient à la fois curieux et excités de rencontrer les Snowbirds, puis d’entrer dans leur univers pour une après-midi. Par conséquent, les ambassadeurs ont eu la chance d’interroger les pilotes. Vous trouverez, ci-dessous, un compte-rendu de la rencontre.

Tout d’abord, les Snowbirds des Forces canadiennes (FC) sont des pilotes militaires à plein temps qui, par leurs démonstrations aériennes spectaculaires, démontrent le haut niveau de compétence, discipline, esprit d'équipe, et dévouement des FC. Véritables ambassadeurs des FC et symboles du Canada, les Snowbirds transmettent au public une valeur chère des FC: celle d’atteindre l’excellence, avec passion.

Le capitaine Pierre-Marc Deschenes (Snowbird 7) souligne que la confiance entre les Snowbirds est indispensable, car ces derniers évoluent en vol en patrouille, et ce à 2 pieds seulement l’un de l’autre. C’est pourquoi l’esprit d’équipe est au cœur de la philosophie des Snowbirds qui partagent de longues journées ensemble. Cette confiance, on la retrouve aussi dans la relation technicien-pilote : chaque pilote a un technicien attitré, un héros de l’ombre qui prend soin de son avion. Après tout, une heure de vol vient avec dix heures de maintenance. Le caporal Vincent Chrétien (technicien de structures aéronefs, Snowbird 2) ainsi que la capitaine Sarah Dallaire (Snowbird 2) témoignent de leur bonne relation : le CT-114 Tutor leur appartient à tous deux, et ils s’en partagent la responsabilité entre terre et ciel. D’ailleurs, la capitaine Sarah Dallaire amène parfois le caporal Vincent Chrétien en vol à ses côtés.          

En ce qui concerne la sélection des Snowbirds, la majorité de ceux-ci possède une expérience d’instruction dans l’armée : seulement deux d’entre eux étaient pilotes de chasse auparavant. S’il advenait qu’il n’y ait pas suffisamment de candidats qualifiés via la sélection d'une année précise, d’anciens Snowbirds sont repris, car le 431e escadron de démonstration aérienne refuse de baisser ses standards de sélection. Ceci permet de garder un niveau constant de compétences et de sécurité.

Parmi ces talents hors pairs, le RRAM a pu échanger avec la capitaine Sarah Dallaire, Snowbird 2 et seconde femme seulement à intégrer l’équipe des Snowbirds. Son parcours impressionnant l’a amenée à devenir Snowbird avant même d’avoir atteint la trentaine. Sa figure de voltige préférée ? Le « double take », où elle évolue en patrouille avec les autres Snowbirds la tête à l’envers, une figure très exigeante physiquement (facteur de charge négatif de -2,5G sans combinaison anti-G durant 20 secondes). Le RRAM l’a interrogé sur le défi d’être une femme dans un milieu exclusivement masculin, ce à quoi elle a répondu : «Les autres pilotes sont comme mes grands frères, ils prennent soin de moi. Quand je suis dans l’avion, je ne suis plus un homme ou une femme, mais je suis un Snowbird!». Un témoignage enthousiaste et encourageant pour les filles présentes à l’évènement et qui souhaitent faire carrière dans l’aérospatial.

Pour sa part, le capitaine Kevin Domon-Grenier (Snowbird 5) qualifie l’entrainement comme étant intellectuellement et physiquement exigeant, ainsi que permanent. Une semaine sans voler, et la perte d’habilités et de réflexes se fait déjà ressentir. Malgré le fait que les Snowbirds opèrent le même modèle de machine, chaque avion comporte des particularités de pilotage uniques, et chaque position occupée dans la formation en vol par un pilote demande des compétences différentes. Si bien que les Snowbirds n’ont pas de remplaçants : si un Snowbird est en incapacité de voler lors d’un spectacle, il y aura alors une place vide lors de la formation en vol.  

En ce qui a trait aux entraînements, ils ont principalement lieu dans des zones réservées. Néanmoins, il leur est déjà arrivé de croiser par surprise un avion léger alors qu’ils s’entraînaient, car le pilote n’avait pas lu les informations aéronautiques (NOTAM) concernant la zone : l’équipe doit alors cesser ses manœuvres pour reprendre après son départ.

Afin de pouvoir s’adapter et proposer une démonstration lorsque la météo est capricieuse, les Snowbirds préparent trois types de spectacles aériens de différentes intensités : low, medium, high. De plus, la géographie des lieux contraint également leur présentation, comme l’a si bien expliqué le capitaine Pierre-Marc Deschenes (Snowbird 7) en sortant un papier de sa poche pour donner l’exemple du tracé des spectacles aériens de Chambly et de Montréal. Le spectacle doit se réaliser dans une « box stérile », ce qui signifie qu’il ne doit pas y avoir d’individus sur un périmètre défini. Si ce requis ne peut être rencontré, comme à Montréal, les figures seront, par sécurité, moins spectaculaires.   

D’un point de vue plus technique, les pilotes ont confirmé apprécier les performances de leurs aéronefs (Canadair CT-114 Tutor), notamment puisqu’il s’agit d’un jet lent (évoluant tout de même à plus de 500 km/h), ce qui permet au public d’apprécier davantage le spectacle. Un aperçu dans le cockpit a permis de constater qu’il s’agissait de machines manuelles (non automatisées à l’image des avions de ligne d’aujourd’hui), fatigantes à piloter sur des trajets de transit. Le capitaine Pierre-Marc Deschenes (Snowbird 7) a d’ailleurs mentionné le fait que le Tutor a une autonomie courte d’environ une heure de vol, en blaguant qu’il était convaincu qu’il y avait une fuite quelque part ! Enfin, le RRAM était étonné par la présence de réservoirs sous l’avion. Il s’agissait en fait de réservoirs de diesel qui, en dispersant de fines gouttes de diesel à la sortie du réacteur, produisent de la fumée lors du spectacle.

Le Regroupement Relève Aéro Montréal remercie chaleureusement les Forces armées canadiennes pour leur avoir offert l’opportunité d’approcher de plus près ce milieu élitiste, où rigueur et passion se mêlent pour fournir l’excellence canadienne en matière de pilotage acrobatique de précision. L’accessibilité, l’ouverture d’esprit et la jeunesse des pilotes des Snowbirds constituent, sans aucun doute, un rayonnement pour le Canada entier.

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