(Vincent Lemoine, directeur-général d’OPTIMUM-CANADA et Érick Péloquin, président-fondateur d’OPTIMUM-CANADA)

En quoi la stratégie de commercialisation établie via un réseau de distributeurs et un portail web maintenant un lien constant entre ceux-ci, les consommateurs et votre entreprise est nécessaire pour assurer votre performance?

Plusieurs facteurs nous ont amenés à nous questionner et à nous orienter vers une telle stratégie. Ayant déjà une belle part du marché ici au Québec, nous désirions trouver une façon d’augmenter notre niveau d’affaires, sans pour autant augmenter nos coûts indirects. À titre d’exemple, vendre un produit unique à 500 clients est beaucoup plus facile du point de vue opérationnel que de vendre 500 produits différents à un seul client. S’en est donc suivi la conception et le développement de notre ligne de produits, et la création de notre réseau de distribution. Une autre des raisons nous ayant amené à un tel virage est le désir de vouloir être un leader dans la fabrication et l’optimisation de notre production. Autrement dit, nous voulons nous concentrer à fabriquer les meilleurs produits dans une efficacité des plus compétitives sur le marché, et s’associer à des distributeurs qui jouent le rôle du support technique auprès de la clientèle. À chacun sa force, tout ça dans le but d’offrir la meilleure expérience et le meilleur service aux clients.

Se développer à l’international est-elle une stratégie qui convient à toutes les tailles de PME en aérospatiale au Québec?

À mon avis, toute entreprise détenant une expertise unique, souvent appelée « niche », peut se permettre d’ouvrir ses portes au monde entier, afin de croître son potentiel de ventes et donc de développement. En se comparant à plusieurs autres endroits dans le monde, nous avons la chance au Québec d’œuvrer dans un environnement aéronautique où les normes nous poussent à innover et élever notre niveau de qualité. Alors pourquoi vendre notre expertise de façon locale seulement? Pourquoi ne pas produire le même produit, ou semblable, et le vendre partout dans le monde? Pourquoi ne pas viser 1% du marché mondial, au lieu de 50% du marché local? La loi de Pareto nous prouve tous les jours que la première solution demande beaucoup moins d’efforts, et comporte beaucoup moins de risque que la seconde.

En quoi votre implication dans l’Initiative MACH vous a-t-elle permis d’améliorer votre performance?

Nous avons pris la décision, via le processus MACH, de solidifier notre équipe de gestionnaires, afin de pouvoir démarrer cette stratégie sur des bases solides. Développer une équipe de gestion multidisciplinaire fût le point de départ de cette aventure. Investir en des gens orientés vers la supervision, les finances, l’ingénierie, l’innovation et la qualité fût la meilleure décision découlant de l’Initiative MACH. Tous les autres chapitres de l’histoire n’auraient pu s’écrire sans ce point tournant. Un ou deux seuls individus ne peuvent pas naviguer le bateau seul, et s’assurer de toujours garder la bonne direction, la vision. Il faut être une équipe unie afin de faire face à l’adversité qu’est le marché mondial. Voilà pourquoi les deux années investies en ce sens nous rapportent présentement, car chacun des membres de notre équipe de gestion connaît son rôle, et sait comment il peut être utile à faire croître l’entreprise. En plus de bâtir cette fondation via l’initiative MACH, nous avons amorcé le virage numérique de ventes en ligne via notre nouvelle ligne de commerce et par la mise en place de notre « dashboard » de gestion des KPI en temps réel, des données provenant de notre ERP, de nos machines ainsi que de notre application mobile de gestion de la performance, créée sur mesure afin de solliciter la mobilisation de tous envers les objectifs que définissent notre vision.

Quel est le plus grand défi selon vous, aujourd’hui, pour permettre à votre entreprise de demeurer parmi les leaders du marché?

Tout d’abord la gestion de croissance. Nous adoptons présentement la stratégie progressive, afin d’augmenter notre capacité machine au même rythme que les ventes. Croître trop rapidement, ou ne pas subvenir à la demande est un risque énorme envers la confiance que les entreprises, notamment les distributeurs, ont envers nous. L’autre défi de taille consiste à maintenir un niveau élevé d’innovation, nous permettant de nous démarquer de la compétition, et ainsi mettre notre expertise au service de nos clients. Nous savons que chaque dollar investi en innovation, a des retombées économiques à grande échelle pour nous et notre clientèle. Nous pouvons déjà annoncer la venue de plusieurs nouveaux produits au cours de l’année à venir. L’innovation, ce n’est pas un choix, mais un mode de vie chez nous.